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Sondage 2024: le fossé confirmé entre les adoptants et les éleveurs

Le Persan, autrefois symbole de l'élégance féline, traverse aujourd'hui une crise sans précédent. Son profil caractéristique, avec un museau aplati et des yeux ronds, a longtemps été apprécié. Cependant, cette quête du look si particulier a entraîné des doutes sur la santé de ces chats, mettant en péril la survie de la race. Ce sondage[i] révèle un fossé grandissant entre les attentes des éleveurs [ii] et celles des futurs propriétaires, soulignant l'urgence de repenser la gestion de la race

En 2024, nous voyons que le persan est en chute libre en termes de naissance et de nombre d’éleveurs, deux chiffres en forte augmentation ou au pire stables pourtant dans les autres races historiques. En France, les naissances ont été divisées par 3 en 20 ans, le nombre d’éleveurs déclarant au moins une portée a été divisé par 2 sur la même période. Il y a une chute dramatique du nombre de persans dont les clubs et les éleveurs historiques de la race ne semble pas vraiment prendre conscience, mettant cela sous une cause de conjoncture, à l’opposée pourtant des chiffres qui montre que l’élevage félin en France des chats de race se porte très bien en volume puisque le nombre d’éleveurs (toutes races) a été multiplié par 3 et le nombre de chats de race par 4 sur la même période de déclin du persan (voir les visuels).


Le persan est un avant tout un chat au caractère fabuleux mais dont le look peut freiner, même ses anciens adeptes. Mais est-ce un finalité de le voir disparaitre?

 

Réglementation et Santé des persans :


Nous voyons aussi de plus en plus de changement de réglementations dans certains pays : récemment la Belgique a annoncé la mise en place à partir de 2026 d’une validation des reproducteurs des races brachycéphales[iii] visant essentiellement le persan et l’exotic. De plus en plus d’adoptants font faire à leurs persans des interventions chirurgicales lourdes et coûteuses pour tenter de remédier aux conséquences de leur morphologie parfois extrême. Sténose des narines, rhinoplasties, séquestres cornéens : ces termes médicaux témoignent de la souffrance infligée à ces félins en raison d'une brachycéphalie excessive... A savoir que ces opérations ne sont généralement pas prises en charges par les mutuelles félines car considérées comme problème intrinsèques à la race.


Au printemps 2023, rappelons la petite crise au niveau des clubs français de persans qui ont, sous la pression générale, dû lancer un projet de révision du standard LOOF afin de limiter la tendance au surtype[iv] mais surtout à l’hypertype[v]. Il en est ressorti une hauteur de stop précise dans le standard 2024 mais sans toucher à la longueur du nez. Cependant, comme vu avec les chats qui ont gagné le CGA, et malgré la pédagogie faite en spéciales persans (expositions félines) par certains juges, ce nouveau standard français 2024 n’est pas encore bien prix en compte par certains éleveurs ni par certains juges. A l’internationale, donc non concerné par le standard du LOOF, on continue de voir le CFA, par exemple, mettre en avant (featured) des chats qui ont un hypertype important voire sévère : stop[vi] très haut et très profond avec un nez étroits et des narines pincées en persans comme dans d’autres race brachycéphales comme le scottish fold.

 

Méthode utilisée :


Il y a 8 ans je réalisais un sondage similaire à partir de ma page seule. Sondage qui avait été largement partagé à travers d’autres pages, notamment d’éleveurs. La méthode cette année a été très différente et plus orientée un peu plus adoptants et un peu moins éleveurs


Beaucoup d’entre vous ont vu passer ce pseudo-sondage pas mal de fois la semaine de diffusion du 25/08/2024 au 31/08/2024 car il a été partagé dans 3 groupes francophones de persans sur Facebook : 2 groupes de persans toutes couleurs comptabilisant à eux deux entre 9000 et 10000 membres et un groupe plus spécialisé sur les chats tipped (shaded/chinchilla/shell) de plus de 20000 membres. Au total 308 personnes ont voté. Chaque personne s’est vu attribuer 1 point par le vote par émoticône. Etant donné le nombre de commentaires également très élevé, j’ai également analysé ces derniers pour découvrir qu’en fait 114 personnes supplémentaires avaient voté en texte sans choisir d’émoticône mais en donnant parfois plusieurs types en réponse au lieu d’un seul ou ont précisé leurs vote initial en mentionnant plusieurs types. J’ai donc conservé la même logique d’un point par personne que j’ai séparé à part égale entre les types mentionnés. Ex « 1 et 2 » a donné 0.5 à type 1 et 0.5 à type 2. « Je les aime tous » a donné 0.25 à chaque type, en retirant les doublons de votes le cas échéant (entre émoticônes et textes et/ou entre groupes).

 

► Observations du sondage :


On voit que quel que soit le groupe-échantillon-1 (groupe-échantillon-1 = fait de 2 groupe génériques de persans 10000 membres environ) ou le groupe-échantillon-2 (= le groupe de persans « chinchilla » 20000 membres environ), le type4 ne dépasse pas 15% de votes et tend même vers 0 sur les groupe-échantillon-2 des « chinchillas ». Le type 4 est essentiellement soutenu par des éleveurs professionnels de persans.




Ensuite on voit que les 3 autres types plaisent plus et se détachent sur le groupe-échantillon-1 avec tout de même une préférence globale nette pour les chats au stop moins marqué avec le nez restant sous la ligne des yeux. La proportion d’éleveurs dans le vote type3 est bien plus important que dans les votes pour les autres types. On voit ainsi que les éleveurs soutiennent plus, en proportion des votants, les type3 et type4 avec une préférence nette pour le type3. Sur l’un des deux groupes génériques de persans du groupe-échantillon-1, le type3 sort même avec plus de 40% des votes, essentiellement des votes d’éleveurs. Mais au global, ce sont quand même les type2 et type1 qui remportent la majorité des voix.


Concernant les groupe-échantillon-2, plus spécifique, basé sur les particuliers et éleveurs de chats de couleurs chinchilla/shell et shaded, il n’y a pas débat. Ce sont les type1 et type2 qui remportent haut la main le sondage à près de 45% chacun, soit 90% des votes, laissant seulement 10% à se répartir presque équitablement entre le type3 et le type4

De manière générale, on voit que les acheteurs de persans (non-éleveurs) votent pour les type1 et type2 alors que les type3 et type4 sont essentiellement des votes éleveurs. Il y a donc un fossé de perception de ce qu’est un persan entre la demande des adoptants et l’offre que veulent proposer les éleveurs.

La mention des problèmes potentiels de santé (avérés ou non) est d’ailleurs présente dans de nombreux commentaires sur les type4 et type3. Que ce soit avéré ou non, cela montre une inquiétude de la part des acheteurs/adoptants lié au simple look du chat.

 




Quelles solutions ?


  • Une première action de limiter la hauteur du stop a eu lieu début 2024, mais est-ce suffisant pour qu’il n’y ait pas plus d’opération de chirurgie sur les nez et yeux des persans qu’il n’y en a sur les autres races ? Est-ce qu’il ne serait pas bien de rajouter dans le standard une hauteur maximale de position du cuir du nez, sous les yeux qui répondrait à ce que semblent souhaiter les acheteurs qui préfèrent les chats avec le cuir du nez sous la ligne des yeux ?

  • Est-ce qu’il ne faudrait pas être plus précis dans le standard du british longhair et plus stricts sur les défauts liés à la « persanisation » des british et interdire le stop sur le british (un léger stop est toléré aujourd’hui dans le standard) ce qui pousse les éleveurs de persans typés à encourager les acheteurs à se tourner vers le british et a encouragé beaucoup d’éleveurs de persans type1 et type2 à produire du british à la place, ce qui encourage la persanisation du british…?

  • Est-ce que la France doit suivre ce qui vient d’être annoncé en Belgique, obligeant les éleveurs à faire valider les reproducteurs par des vétérinaires pour ne plus reproduire de chats en hypertype ?

  • Est-ce que la promotion faite du persan est suffisante ? Promouvoir plus le persan de manière coordonnée par les clubs de race ou faire que les clubs de races s’ouvre un peu plus. Actuellement ils ne fonctionnent quasi exclusivement qu’avec des éleveurs sans prendre en compte l’avis de adoptants en direct. Pour nombre d’adoptants, le persan est le chat de la marque Gourmet. Comment faire pour que le look du nez ne prenne pas le pas sur les autres aspects du persan comme sont superbe caractère qui en fait un excellent chat de compagnie?

  • Faut-il créer une nouvelle race, comme fait dans certaines fédérations qui ont souhaité préserver le look du persan traditionnel que l’on peut voir passer sous les noms « Sterling, Chinchilla Longhair, Traditional Longhair ou Doll-faced Persian » et qui semble toujours être le chouchou des acheteurs ?

 

Descriptions:

Le choix des visuels pour les types 1 à 4:



Le choix des 4 chats est strictement personnel pour se rapprocher au plus près du standard tout en étant suffisamment distincts les uns des autres Tous les 4 chats présentés sont des chats de race (avec pedigree), j’ai essayé de trouver des chats chinchilla ou shaded (tous sont de vrais chats existants), de face, qui avaient les narines bien ouvertes ainsi les yeux le plus rond possible en photo, et ce n’est pas simple surtout sur les plus typés. Les chinchilla/shaded, grâce à leur maquillage permettent de mieux voir les formes des yeux, nez et babines par rapport aux autres couleurs.


Type 1 : Persan avec stop bien placé sur la ligne médiane des pupilles. Stop très peu profond à limite du nez concave, nez modérément court par rapport au standard. Nez large (plus large que haut), narines bien ouvertes. Le cuir du nez se situe sous la ligne des yeux. Le chat n’était pas tout à fait de face pour montrer l’angle du nez mais le nez plus large que haut


Type2 : Persan avec stop bien placé sur la ligne médiane des pupilles. Stop bien marqué, nez court, nez large (plus large que haut), narines bien ouvertes. Le cuir du nez se situe sous la ligne des yeux. Le chat n’était pas tout à fait de face pour montrer l’angle du nez mais le nez plus large que haut


Type3 : Persan avec stop bien placé sur la ligne médiane des pupilles. Stop profond, nez très court, nez large (plus large que haut), narines bien ouvertes. Le cuir du nez est situé entre les yeux. Le chat 3 est celui qui est le plus ressemblant au standard illustré diffusé par le LOOF


Type4: Persan avec stop trop haut par rapport au standard 2024, stop au-dessus de la ligne médiane des pupilles. Stop très profond, nez très court, nez aussi large que haut, narines ouvertes.

 


[i] Sondage : Disclaimer : Ce pseudo-sondage n'a pas de valeur scientifique, il se base sur des résultats imparfaits tant dans le fond que dans la forme avec un échantillons de sondés non maitrisé mais semble tout de même refléter les discours entendus provenant des amateurs (nuage de mots), d'une part et des éleveurs, d'autre part. Ce sondage, de part le mode de diffusion utilisé et les changements de visuels faits ne peut pas être comparé en l’état à celui de 2016

[ii] Eleveurs: La mention « éleveur » concentre les éleveurs à partir d’une portée, pas seulement les éleveurs professionnels

[iii] Brachycéphale : individus avec une tête large à la face aplatie et un nez court : concerne non seulement le persans et l’exotic mais également le burmese ainsi que le British et ses variants dont le scottish et le céleste. Le terme « brachycéphale » vient du grec « brachys » qui signifie « court » et « kephalē » qui signifie « tête ».

[iv] Surtype : chats avec des caractéristiques légèrement plus accentuées que celle demandées dans le standard : un stop un peu haut, un stop un peu trop profond, ….

[v] Hypertype : chats avec un stop très haut (ligne haute des yeux) et/ou un stop très profond et/ou un nez extrêmement court (pas de nez). Les nez moins larges que hauts, les narines très étroites ainsi que les yeux « en goutte d’eau » sont également de l’hypertype

[vi] Stop : c’est la « cassure » visuelle qui se crée du fait de l’angle entre le front et le cuir du nez. le stop correspond à la partie de la tête située en arrière du museau, au point où celui-ci rejoint le front et le reste du crâne.

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